Les nouvelles normes environnementales appliquées au bâtiment exigent un double effort : celui de limiter les émissions de gaz à effet de serre et d’améliorer la performance énergétique des logements.
La pierre de taille, matériau emblématique de l’architecture, présente un bilan carbone avantageux, mais peine à trouver sa place dans un monde où la performance thermique conditionne la faisabilité des projets.
Dans le but de lui rendre la place qui lui appartient dans la construction contemporaine, a société XXX a mis au point un nouveau système constructif combinant performance, esthétique et durabilité.
Les enjeux environnementaux du bâtiment
Suite aux accords de Paris signés en 2016, la France mûrit un nouveau cadre réglementant la construction : la Réglementation Énergétique 2020 (RE 2020). Afin de mettre au point ce texte, un label est créé, toujours actif aujourd’hui : la méthode E+C-. Ce texte vise à améliorer la performance énergétique du bâti (E+) tout en limitant son empreint carbone (C-)
La performance énergétique
Mettre l’accent sur l’énergie consommée par un bâtiment est une approche plus complète que ne l’étaient les précédentes réglementations, se limitant à réglementer les déperditions thermiques. Il est désormais question d’évaluer le bilan énergétique d’une construction en prenant en compte non seulement l’énergie du chauffage, mais aussi celle des systèmes annexes, de l’électroménager et de l’éclairage.
Le bilan carbone
La régulation des émissions de CO2 vient compléter l’évaluation énergétique du bâtiment. Ces émissions sont calculées sur l’ensemble du cycle de vie du bâti, de l’extraction/acheminement des matériaux à leur recyclage, en passant par leur mise en œuvre et leur maintenance.
Cette particularité pousse les acteurs du bâtiment à s’orienter vers des matériaux naturels ou biossourcés et facilement recyclables.
La durabilité
Enfin, la performance énergétique et le bilan carbone étant calculés sur l’ensemble du cycle de vie des constructions, il est évident que la longévité des structures permet d’améliorer la soutenabilité d’une opération. Un bâtiment qui peut vivre plusieurs siècles sans interventions lourde est un bâtiment imbattable sur les deux tableaux.
Pourquoi la pierre
Matériau iconique, fantasmé ou mal aimé, la pierre constitue la majorité du parc immobilier français. Abandonnée au cours du XXe siècle pour la construction en béton armé, elle est remis au goût du jour au début des années 2000 grâce à des qualités environnementales et à un coût rendu abordable par les nouvelles méthodes d’extraction et de mise en œuvre.
Matériau respectueux de l’environnement
En premier lieu, la pierre est un matériau ayant un impact environnemental particulièrement avantageux. Abondante, disponible, variée et locale, la pierre est un matériau renouvelé en permanence par l’action des océans et des micro-organismes qui y vivent.
Composée en majeure partie par du carbonate de calcium (pour les calcaires) la pierre stock de manière durable le CO2 et profite ainsi d’un bilan carbone intéressant. Son extraction et sa mise en œuvre sont peu énergivores et économes en eau (contrairement au béton qu’il faut cuire, puis couler par exemple), tandis que sa composition la rend imputrescible et ininflammable.
De plus, la pierre par sa mise en œuvre et sa longévité favorise le réemploi lors du démantèlement d’un bâtiment. Nos villages sont remplis de maisons construites avec les pierres d’un bâtiment écroulé ou démoli.
Construire en pierre, c’est construire une carrière pour les générations futures.
Matériau respectueux de l’Homme
Mieux, la pierre, parce qu’elle ne nécessite aucun traitement après sa sortie de la carrière, ne rejette aucun Composé Organique Volatil (COV) et permet d’améliorer la qualité de l’air dans les intérieurs. Sa structure microporeuse en fait un régulateur naturel d’humidité, tandis que sa masse améliore le confort thermique par inertie.
Matériau durable
Enfin, la pierre est remarquable par sa capacité à traverser les siècles. Alors que notre patrimoine récent bâti au XXe siècle présente déjà des signes de ruine (ou sont délibérément démolis après 50 ans d’existence), la pierre offre aux constructions une longévité qui amortit l’effort financier et énergétique de la société sur le long terme. Elle répond à une logique de qualité et de durabilité : investir plus pour dépenser moins.
OPUS INSULAM
C’est à l’aune de ces constats que Casimir Chauvin, Architecte D.E., a mis au point un nouveau système constructif qui vise l’excellence énergétique et environnementale, tout en mettant en valeur les qualités de la pierre sur le plan du confort, de la longévité et de l’esthétique. Son nom : l’Opus Insulam, fait référence aux techniques de construction romaines dont il s’inspire.
Présentation du concept
L’Opus Insulam est un système de maçonnerie de petits éléments en double-mur répondant au DTU 20.1.
Double mur
Le double-mur est un système consistant à bâtir deux parois maçonnées reliées par des éléments métalliques, entre lesquelles est placé un isolant. La paroi intérieure porte les planchers tandis que la paroi extérieure protège la façade des intempéries. Ce procédé est largement utilisé en Europe du Nord depuis de nombreuses années. Le système Opus Insulam se démarque cependant par ses performances et sa longévité.
En effet, dans un double mur classique, l’isolant est agrafé sur la paroi porteuse, et est enfermé par le parement extérieur. Cette disposition rend très difficile (impossible dans les faits) son remplacement suite à la perte de son intégrité.
Matériaux
Ici, l’isolant utilisé est une mousse cimentaire produite par Lafarge et commercialisée sous le nom d’Airium. La faible densité du produit lui permet d’atteindre des performances isolantes proches des laines minérales tandis que sa composition le rend imputrescible, ininflammable et respirant… idéal pour un mariage avec les pierres calcaires.
Ces dernières sont utilisées pour les parements intérieurs et extérieurs. Leurs qualités sont préservées par l’Airium et leur apparence naturelle dispense le bâtisseur des travaux de finition.
Mise en œuvre
Après avoir dressé la paroi porteuse, et tandis que les travaux de second œuvre peuvent se poursuivre à l’intérieur du bâtiment, le professionnel monte le parement extérieur en aménageant un vide de l’épaisseur souhaité. Le ciment mousse est alors coulé dans cet interstice et rempli la totalité de l’espace entre les deux parois. La prise se fait en quelques heures.
Le caractère poreux de pierre permet un séchage en profondeur, et évite la rétention d’humidité dans le mur.
Performance
Bien que cette étude se limite pour l’instant à l’aspect théorique (des essais en usine sont en cours), des calculs rapides permettent de déterminer un indice de résistance thermique de R=6 pour une épaisseur de paroi de 50 cm hors tout.
Grace à ces nouveaux procédés inventifs, et dans un contexte d’attention croissante portée aux matériaux durables et écologiques, la pierre n’a pas fini de retrouver la place qui lui revient dans la construction contemporaine.
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