La pierre utilisée pour la construction en Arménie est presque exclusivement un tuf volcanique abondamment présent dans la région, aux teintes allant du gris sombre au rouge clair. Cette pierre constituée de couches de cendres superposées est particulièrement facile à extraire et à travailler. En séchant, elle durcit tout en gardant sa légèreté et devient particulièrement pérenne.
Cette particularité a sans doute été pour beaucoup dans l’expression architecturale des Arméniens. Ici, l’église « Saint Jean le Précurseur » à Noravank se perçoit, malgré les nuances de rose, comme un bloc monolithique jaillissant du sol. Tout, même les toitures, est traité avec la même matière et dans une continuité formelle parfaite. Une modénature épurée articule des formes particulièrement abstraites issues de la géométrie pythagoricienne : cubes, triangles rectangles équilatéraux, cylindres… et participe de l’effet de sculpture dans la masse.
Cette sensation se retrouve jusque dans le traitement des parements. Les ex-voto s’y étalent au petit bonheur, sans altérer la continuité et l’hermétisme de la surface. La profondeur de ces gravures souligne au contraire la sensation de masse.
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