À Zamora (Espagne), Campo Baeza entoure le bâtiment de bureaux d’un mur continu en grès. C’est ici l’occasion de réinterpréter la figure du jardin et de la cour, mais aussi de mettre en regard les masses respectives de la pierre et du verre. 

Plutôt que de composer avec une opposition frontale ou de jouer le contraste, l’architecte utilise ici le verre pour permettre à la matérialité du grès d’envahir la perception de l’observateur. Par le jeu des reflets et des transparences, la pierre est partout. 

Malgré l’uniformité du mur qui se déroule sans fin apparente, les marbrures tourmentées et la variété de teintes de chaque parpaing accrochent le regard. Réverbérée par les parois en verre, ce camaïeu un peu chahuté sature l’espace, frappe profondément l’imagination de l’observateur.

Ici, la pâte du matériau est suffisamment forte pour que chaque élément se détache distinctement de son voisin. Les joints « de carreleurs » soulignent cette diversité en plaçant en contact direct des marbrures discontinues. Là où un bossage, une finition moins lisse auraient uniformisé le mur en domptant la vivacité du matériau, Campo Baeza fait le choix d’un mur bruyant, où chaque pierre se heurte à sa voisine.

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