Composée à l’origine pour le palais d’un prince napolitain au XVe siècle, la façade très expressive du Gesù Nuovo présente un parement en Piperno, pierre de lave napolitaine.
La noirceur et l’homogénéité du matériau sont accentuées par un bossage en pointe-de-diamant, et une disposition très régulière des assises.
L’abstraction de cette trame en échiquier, filant « en-dessous » des baies et de leurs encadrements, semble échapper à l’élément de modénatures qui la cadrent, et participe d’une sensation d’unité, de puissance.
Judicieusement placé sur la façade sud, ce traitement uniforme et désincarné gomme complètement l’identité du matériau au profit d’un abrupt jeu d’ombres et de lumières.
Le soleil, presque toujours rasant, creuse violemment la façade, anime cet immense pan de mur aveugle.
Les contrastes trop francs brouillent paradoxalement la lecture du relief, rend ardu le discernement du proche et du lointain et plonge l’observateur trop assidu dans une forme d’hypnose.
Impénétrable et dangereux, ce palais manifeste non seulement la force physique, mais transpire l’ésotérique et le secret.
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